échos complaisants de la jeune baronne. Il y eut un enterrement magnifique. M. de Caumont, prévenu, arriva pour l’ouverture du testament. Antoine-Célestin Barbe léguait toute sa fortune à sa nièce. Le baron, attendri, ne sachant plus où s’était perdu son fils naturel, ayant lui-même bien des choses à se reprocher, fit une démarche auprès de sa femme. Tous les deux vêtus de grand deuil, revenant du cimetière dans la voiture ornée d’énormes nœuds de crêpe, entamèrent une banale conversation.
— Madame, croyez que je prends part à votre chagrin. Les larmes effacent les fautes, Mary ! Ah ! quel noble cœur, cet homme que le Paris scientifique regrette avec nous !…
Elle se garda de relever son voile, car il aurait vu qu’elle ne pleurait point, mais avait un singulier sourire.
— Monsieur, répliqua-t-elle digne et froide, je sais que mes torts ne sont pas de ceux qu’un mari oublie. Nous tâcherons de nous supporter mutuellement, à moins que vous ne désiriez me convaincre d’adultère devant un tribunal.
À cela, il avait souvent pensé. La phrase le plongea dans de mornes réflexions. Un scandale ne mènerait à rien de logique : il avait un fils naturel, et elle possédait une belle fortune. Entre ces faits accomplis, un avocat le ballotterait avec d’odieux commentaires. Il serait la fable de ses amis, les viveurs du cercle aristocratique, et Mary, jeune, orpheline, intéresserait autrement que lui, ex-fanfaron, sujet