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— Je lui léguerai mon cheval.

Le capitaine Noll ne trouva rien à objecter. L’homme savait pourquoi on était ici. Il ne venait pas pour se battre, mais pour se faire tuer.

— Espérons que nous n’hériterons de personne, dit l’enfant ; je ne voudrais pas rester en arrière, si nous étions menacés.

Amaldo laissa tomber cette bizarre sentence :

— Le grain de riz n’est jamais seul.

Et le supplice recommença. Par où viendraient-ils ? Combien seraient-ils ? Escaladeraient-ils cette colline ou la prendraient-ils de flanc ? Les yeux du chef, toujours impassiblement assis, son fusil entre ses jambes, brûlaient de plus en plus sous l’acide corrosif des larmes retenues. Le père était mort, la mère était ruinée, le frère serait égorgé et Noll respirait le poison des ténèbres qui engendrent les spectres. Des lunes d’or, de pourpre et de cristal, l’âme des trésors enfouis au pays