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lui coupa son effet d’une voix tranchante : « Il faut d’abord enlever ce chien de là, M. le Maire, pour procéder à son autopsie. Vous connaissez la loi ?… et surtout rechercher tout de suite qui a pu être mordu ». Aussitôt, deux ouvriers, pleins d’empressement, deux solides lurons dont on aurait aimé à trouver la poigne le moment d’avant, s’emparèrent de l’animal : « Portez-le à la pharmacie », fit le maire désorienté. « Ah ! s’écria le pharmacien furieux, on va me salir toute ma boutique. Qu’on le mette sur le perron. J’attendrai qu’il froidisse ! ». « En effet, nous devons dresser procès-verbal et informer », déclara le maire, de plus en plus penaud devant ses administrés contemplant la femme jaune comme on contemplerait Notre-Dame-de-Lourdes.

C’était le casse-croûte de quatre heures, et je connaissais tous les ouvriers de chez nous. Ces deux-là avaient dû faire le lundi. Quand je voulus leur témoignage, on ne les retrouva point. Ils collaient aux jupes