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mieux. Il nous semblait que quelqu’un nous eût accordé la permission.

Vers dix-sept ans, après les brillantes études, le voyage en Italie. Tous les deux, ma tante et moi, nous nous mîmes en tête de ne plus revenir. Nous avions assez de la vie de famille. Nous restâmes un an absents, oubliant de donner de nos nouvelles, et je ne revins que parce que je n’avais plus d’argent. La porte maternelle se ferma devant mes supplications. On m’offrit, en échange de ces supplications, un conseil judiciaire. Et on m’interdit de me servir de mon nom… que je déshonorais. (J’ai pris un pseudonyme identique, ce qui a dérouté mes meilleurs amis.) Je suis un personnage incestueux… car je n’ai jamais pu faire comprendre à ma mère qu’enlever sa tante ce n’est pas un inceste.

Ma pauvre petite tante !… Je l’avais laissée dans un couvent de Naples, demandant la protection de Dieu et des saints, scandalisant tous les prêtres italiens, peu enclins à se scandaliser, par la crudité de ses confessions.

Je ne l’ai jamais revue.

Jamais nous ne nous sommes croisés, dans