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Ses yeux sont illuminés comme ceux d’une panthère à la chasse.

Je me lève, en m’éventant de ma serviette, parce que je suis un peu inquiet.

Si j’abandonne la partie tout de suite, je vais être ridicule, et si j’insiste, elle est capable de me piquer, du bout de ce couteau, rien que pour s’amuser, bien entendu.

« Le tremplin ». « La force dynamique de la passion ». Toutes les belles phrases de Jules Hector me hantent le cerveau, seulement je n’en suis pas plus fier. Durant cette saison chaude, l’heure complique les panthères, et ce petit dressage en liberté pourrait bien finir par un repas plus substantiel dont mon humble personnalité serait le plus bel ornement.

— Ma petite amie, je suis très doux, moi, je ne sais pas jouer du couteau, n’ayant jamais été souteneur de ma vie, ce que je regrette. Lâchez cela, ou vous allez m’éborgner.

Je veux saisir son poignet.

Elle me plante son couteau dans le bras.

Je suis tellement étonné que je n’éprouve aucune douleur.