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mer un peu !… Vous êtes froide… j’aurai tant de feu au cœur, moi, que je vous réchaufferai. Ne m’irritez pas… ne prenez pas vos airs de reine… à quoi bon ? C’est naturel, l’amour ! Si vous saviez quels efforts je fais pour garder, devant vous, toute ma présence d’esprit ?

— De sorte, James, que vous voulez l’honneur des deux sœurs, maintenant. Quelle mère vous a mis au jour, vous ?

— Encore ce mot d’honneur… Ellen ! Oui ou non, serez-vous à moi ?

— Jamais, jamais… malheureux fou !… et quand ma sœur devrait mourir, je me refuse… je me refuse tout entière, âme et corps… Je suis couverte de vêtements de deuil, je veux les garder jusqu’à la fin de mon existence. Les hommes me répugnent, s’ils vous imitent tous dans leurs amours !… Ai-je besoin d’amour ? Je ne demande que le calme et l’oubli. Ah ! si j’en avais le pouvoir, ce serait votre sang qui laverait toutes ces hontes… je vengerais ma pauvre Madge… et je me vengerais… lâche… vous êtes un lâche !…

— C’est bien ! Taisez-vous, mistress, j’obéirai, je serai son mari… vous vous en repen-