— Oui, monsieur, je prends l’air. Je ne respire bien qu’ici. Ça vous étonne ?
— Oh ! vous êtes chez vous, et il n’y a pas d’autre voisin que votre serviteur. Moi, je ne suis pas pour vous dire des malhonnêtetés, madame.
— Je l’espère, monsieur.
— Ne me dites donc pas monsieur. Je m’appelle Auguste.
Ils se contemplèrent en silence un moment.
— Je voudrais tout de même bien savoir où c’est que vous passez pour rentrer. Je n’ai pas encore pu débrouiller l’endroit dans tous ces carreaux.
— Vous avez donc cherché sans ma permission ?
— Faites excuse, vous n’avez pas demandé la permission, vous, pour fourrer le nez dans mes vitres !
Laure sourit.
— Monsieur Auguste, vous parlez trop fort. Quelqu’un dort là-dessous.
Elle désigna le vasistas baissé, qu’elle fermait toujours afin qu’Henri n’entendit pas les furieux miaulements de Lion et ses ébats nocturnes.
— Bon ! suffit, je comprends, c’est votre mari !
Elle répondit, fixant ses yeux sombres sur ses yeux clairs :
— Non, ce n’est pas mon mari.
Auguste, qui allait le dimanche au théâtre, esquissa un geste rapide de pâmoison en mettant la main sur sa poitrine et faillit dégringoler. Il se