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de mâle n’en a pas moins hérité de l’orageuse démence de son espèce : il est jaloux.

Sans en avoir la moindre conscience, il tyrannise Félia de cette autre passion, encore plus malsaine que son amour.

Félia lui échappe par son mutisme.

Est-ce parce qu’elle ne pense pas qu’elle ne dit rien ou est-ce parce qu’elle veut lui dissimuler ce qu’elle pense qu’elle ne parle pas ? Avec lui, est-elle réellement en état d’hypnose ou reste-t-elle toujours l’enfant inconsciente de son triste sort ?

Il sait que lorsqu’elle est la proie d’une certaine terreur, celle du vent, par exemple, elle se soumettra passivement à son emprise, mais dès qu’elle peut lui échapper, fuir son obsédant contrôle, elle semble le haïr ou l’éviter de toutes ses forces.

Il n’a jamais pu démêler la part d’amour que comporte sa part d’obéissance.

D’ailleurs, n’obéit-elle pas à tout le monde ? À son père injuste, à Joana, la cuisinière ignorante, à Brésille, la pares-