moiteur de la dernière lessive. Non, ce n’est pas une nuit à courir les chemins ou les corridors dallés de pierres humides !
Et Félia va d’un pas d’hallucinée, jusqu’au bout de cette galerie sur laquelle s’ouvraient, jadis, les cellules, les réfectoires et les grandes salles des Chapitres.
Félix de Tressac habite une des plus vastes chambres des Crocs. C’est probablement l’emplacement de la chapelle du monastère, car elle est ronde et son plafond finit dans une voûte rappelant sa destination sacrée. Elle est, comme les autres pièces du manoir, fort peu meublée, séparée par un paravent de bois peint où l’on croit voir encore des figures nimbées de saints et de saintes qui ont subi les avaries du temps et n’ont plus rien de précieux à perdre.
Un harmonium est à gauche, pas loin d’un divan d’allure mondaine, encombré de coussins, de vieilles soieries, recouvert d’un merveilleux châle des Indes dont les broderies étincellent comme semées