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grandes dents aux panoplies de sa salle à manger.

Il se retourne et s’étire :

— Ah ! oui, le vent !… et il se rendort, heureux de reposer à l’abri de la tourmente. Les murs des Crocs en ont vu d’autres !

Le vent le fait mieux dormir parce que cette menace de l’invisible ne le concerne point.

Ses récoltes sont rentrées.

Le vin est dans les tonneaux. S’il reste des châtaignes ou des noix aux arbres, ce sera plus commode pour les enfants de son fermier de les ramasser par terre.

Rien ne se perdra, sinon la peine de ce fou furieux, car le vent est, par excellence, l’expression de la folie. Ça ne sert à rien qu’à effrayer les simples d’esprit.

Jean-Gabriel de Tressac, l’ancien juge au Tribunal civil, est un esprit fort.

Il ne croit qu’au strict bon droit de l’espèce humaine : boire, manger, dormir, empêcher les voleurs, braconniers ou