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relève la chevelure des saules, veut arracher les dernières grilles de fer des Crocs et fait trembler d’un multiple frisson les lianes du lierre qui se mettent à fouailler la vieille demeure dans un délire de cinglements.

Le vent, autour d’elle, danse une sarabande qui foule les herbages et les fleurs tout en criant des injures. Tantôt un saule creux se couche pour ne plus se relever, tantôt un plâtras de muraille s’effondre dans le miroir d’eau. Tout cela était d’ailleurs prévu, et pourvu que tienne la maison sur ses assises, on ne se plaindra pas des nouveaux dégâts. La part du vent, c’est la part du diable. Il ne fait que passer, on lui envoie ce qu’on ne peut pas retenir et qui n’est jamais grand’chose !…

Au milieu de la maison, le père dort, dans une chambre bien close où sont entassés les meilleurs meubles et les plus épaisses tentures. Jean-Gabriel de Tressac rêve qu’il poursuit un de ces fameux sangliers dont les hures exhibent leurs