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sent devant elle, dardant leurs yeux cerclés d’or.

Machinalement, elle fouille dans les poches de sa blouse où se trouvent toujours quelques grains en prévision d’une quête de ces beaux mendiants, lesquels ne servant à rien sont moins nourris que les vulgaires poules pondeuses. On parle même quelquefois de s’en défaire, car ils dégradent les murailles à force de chercher les baies de lierre à coups de bec ou d’ergots.

Arrivée au chenil et reçue par les hurlements de joie de toute la meute, Félia en détache Perdreau, un terrible chien maigre, tout en muscles sous sa peau blanche fleurie de petites roses d’un noir bleu. Elle le mène en laisse pour qu’il ne fonce pas sur les paons, dont il ne ferait que trois bouchées, plumes comprises.

Toujours muette, maintenant le chien dans le même silence obéissant, elle reparaît devant son père et attend les nouveaux ordres.