Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée

Toujours silencieuse et attentive, Félia se dirige vers le dressoir, derrière son père, et elle délie la ficelle d’un paquet apporté la veille du chef-lieu. Ses mains tremblent d’une légère émotion à la vue d’une belle tranche de génoise, ce massepain fait d’amandes pilées avec du sucre, du beurre et fort peu de farine. Son frère n’a donc pas oublié sa commission ?

Elle sert les biscuits dressés en pyramide sur la tranche même du gâteau.

Elle n’ose pas en parler. Elle attendra qu’on lui en offre, tout de suite, ou ce soir, au dîner.

Le père questionne brusquement, rien n’échappant à la lueur aiguë de son regard.

— De la génoise ? Pourquoi faire ? Le pâtissier s’est trompé, certainement… Tu as vu ?

Et il pousse l’assiette vers son fils.

— Il a complété le poids avec ça… parce qu’il aurait pu en mettre plus de cent à la livre, tellement ils sont secs, dit Félix, très railleur.