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Félia, remplaçant la bonne, Brésille, occupée au lavoir, car c’est jour de lessive, sert à ses supérieurs, père et frère, des crêpes de maïs qu’elle a faites elle-même.

L’odeur de l’huile de noix dans laquelle on a fait cuire ces crêpes imprègne l’atmosphère et la réchauffe. Il faut les grands froids pour qu’on allume les feux de cheminées qui n’arrivent jamais à tiédir entièrement les immenses pièces carrelées, n’ayant guère de rideaux, encore moins de tapis. Quand le vent souffle, le terrible vent d’équinoxe, c’est glacial.

On goûte le vin de la dernière cuvée à cette collation plus substantielle que d’habitude. Il n’est vraiment pas mauvais, ce vin, encore trop doux, mais de jolie couleur.

Le père lève son verre du côté de la campagne dont le ciel est plus clair que celui de la cour.

— Il a du corps ! dit-il gravement.

Le fils répond avec déférence :