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tille, mon fils et moi, nous déplorons votre éloignement… qui, je le vois à votre teint, ne vous a pas réussi sous le rapport de la santé. Voyons, ma chère amie, un bon mouvement : revenez aux Crocs ! Ici, je ne peux pas vous payer en nature, non.

— Je veux l’argent de ma rente, cria la tante Fantille d’un accent de plus en plus suraigu. Vous m’entendez, parents dénaturés ! Moi je ne tiens pas à revenir chez vous, dans cette affreuse tombe humide où le lierre est mortel aux rhumatisants. Et puis… (elle haussa encore sa voix de pie en colère qui vrille l’espace) on joue trop souvent de l’orgue la nuit dans vos chapelles du diable dont la foudre à détruit le clocher !… Ah ! Ah ! Vous croyez donc que je suis sourde ? C’est peut-être des parties de paradoxes, hein, ces jeux d’enfer, quand le vent tourne autour de votre maison maudite ! Je sais ce que je sais. Je fais mon salut, moi, je ne suis ni un mauvais juge, ni un renégat, j’ai le respect des lois et de ma religion. Chez