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son moyenâgeuse. Une aigre sonnette retentit. Le judas s’éclaire d’une face rougeaude en madras. C’est la bonne qui dit d’une voix rogue essayant d’être aimable.

— Ah ! Ce sont ces Messieurs de Tressac !

Ces Messieurs de Tressac entrent en se baissant, car la porte est bien au-dessous de leur stature. Dans l’antichambre de ce galetas règne une odeur de pharmacie et de jupes mouillées extrêmement désagréable. Le salon de la tante Fantille a un peu l’aspect d’un séchoir de plantes médicinales. Sur des ficelles tendues d’un bout à l’autre, on voit des herbes qui sont sûrement toutes celles de la saint-Jean, depuis les racines de guimauve jusqu’à la feuille de sauge en passant par les menthes grises. On peut compter toutes les gammes des tisanes plus ou moins calmantes, lénitives ou apéritives. Il y a du tilleul sur un canapé et des bottes de chiendent au fronton d’une armoire.

Un sérieux courant d’air est établi entre