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brac comme un asile sacré dont il ne faut pas franchir le seuil sans sa permission.

Son père n’y vient jamais.

Son frère y est assez mal reçu quand il s’y hasarde.

Les domestiques le respectent. C’est toujours de l’ouvrage en moins, et puisque Mademoiselle tient tant à ses bibelots, ses antiquailles ridicules, elle n’a qu’à les épousseter avec précaution.

Félia se lève presque toujours à la bougie qu’il faut allumer par tous les temps.

Elle doit surveiller toute la maisonnée, visiter les écuries, les étables, offrir des carottes en tranches aux trois chevaux dans leur box : Lison, le Pacha et César. Ouvrir aux paons. Mesurer avec Joana la traite de la vache, une méchante diablesse aux cornes menaçantes qui envoie des coups de pied dans la seille pleine.

Voir au poulailler si les poules ont pondu. Au clapier si les lapins ont à boire, car les paysans, ces crétins, prétendent qu’ils ne boivent pas.