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Dans la première pièce blanchie à la chaux (à quoi bon des papiers coûteux qui se décollent dans l’humidité provenant du lierre ?), il y a un lit d’acajou, un lit étroit de la forme bateau en vogue sous Joséphine, voilé d’une mousseline brodée avec transparent de percale bleue. Cela fait très virginal.

Une armoire lingère, immense, peinte en noir, endeuille tout, mais elle est bien utile pour pendre les robes, les manteaux. On a mis là dedans, à la place d’honneur, un costume de cheval qu’on ne sort que les grands jours, quand il y a des invités, une amazone de fin drap noir et la courte veste rouge aux revers de velours, boutonnés par les boutons de rigueur aux armes des Tressac. Cet habit fut celui de la mère de Félia, mais il lui va sans retouche tellement la pauvre dame, morte de langueur, était mince de taille.

Félia n’est pas coquette. Elle aime avant tout ses aises, ses blouses de toile