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Il est clair qu’elle a peur, ou horreur, du renégat et qu’il est impatienté, ou exaspéré, par cette fille qui ne parle guère, a des gestes de répulsion dès qu’il s’approche d’elle, cette fille sournoise ayant un galant, paraît-il.

Et ils s’injurient par les gestes, l’accent, les façons de tourner autour des mots, des actes, des moindres aventures de leur vie tellement retirée.

Quand ils oublient, un instant, l’étrange haine qui les lie l’un à l’autre, c’est pour se meurtrir de remords dont la violence n’est pas en proportion de leurs fautes.

Ce serait intenable si ça ne finissait pas par devenir une merveilleuse occupation, un dérivatif à leur ennui de prisonniers volontaires.

Ils habitent un ancien couvent.

Ils sont à la campagne, isolés de toute espèce de contrôle mondain.

Et il n’y a vraiment qu’au monastère, entre religieux remplis de leurs casuistiques, ou à la campagne, entre paysans