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maladie de langueur dont il ne fallait pas lui parler.

À côté de lui, son fils, Félix de Tressac, penche sur une châtaigne qu’il trouve mal épluchée un profil qui ne rappelle en aucune façon celui de son père. Il est brun, a des yeux d’un noir effrayant, des prunelles luisantes passant, en une minute, par toutes les nuances de l’aile du corbeau : noir bleu, noir vert, noir violet, et resplendissant, tout à coup, de ce scintillement de jais qui est un reflet de charbon encore flambant à l’intérieur.

Pour le moment, les longs cils voilent ces yeux presque fermés. Les mains sont fines, étroites, blanches, aux ongles en amandes, et le teint de cire du jeune homme s’associe à la pâleur d’hostie de ses doigts. D’abondants cheveux bouclent sur le front un peu bombé, aux tempes larges.

Boutonné hermétiquement dans une sorte de lévite ou de robe de chambre de bure, il a l’air équivoque d’un prêtre qui