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autour duquel tournaient des paons majestueux à la traîne quelque peu fanée.

Ces trois Messieurs de Tressac déjeunaient. À onze heures du matin, c’était à peine le jour sur la grande table du milieu de la chambre.

Une petite paysanne en madras faisait discrètement le service de cette table couverte d’une nappe damassée dont la lingerie à la fois épaisse et souple donnait l’impression de la soie.

Il y avait ce matin-là le plat traditionnel des paysans périgourdins : les châtaignes blanchies.

On les avait d’abord pelées au couteau, puis éviroulées dans l’eau chaude sur un feu de sarments, car on ne peut obtenir de bonnes châtaignes blanchies sans un feu de sarments !

L’immense marmite de fonte pendue à la crémaillère de la cheminée se met à pousser des soupirs, son couvercle se soulève d’horreur, et l’on vient enfin à