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Ils habitaient là les vastes chambres du premier étage, ou sous les combles, car les pièces du rez-de-chaussée étaient trop humides on les avait converties en caves, fruitiers, buanderies et cuisines.

Au milieu de la cour, un puits exhibait la délicate ossature d’un squelette de ferronnerie rouillée.

De droite et de gauche, il y avait, pressant le principal corps de logis, des écuries, des granges ou des étables.

Ces Messieurs de Tressac, comme on disait en ce temps-là[1] dans le Périgord, étaient trois : le père, le fils et la fille.

Ils ne faisaient rien.

Mais ne rien faire, pour cette singulière famille, devenait exténuant, et s’ils n’avaient pas de métier ils se fatiguaient terriblement à maintenir dans l’ombre et le silence la fantaisie hautaine de types très en arrière de toutes civilisations.

Quand on allait au chef-lieu, cela prenait les proportions d’un événement.

  1. 1880.