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sation agréable et avant de rêver d’aller au bal elle souhaiterait de ne plus avoir froid, car c’était une petite fille raisonnable, incapable de se révolter contre les fatalités la séparant du reste du monde civilisé.

Et cela, logiquement, le rendait complice de son père.

Le mauvais ange, ouvrant les paradis artificiels, se faisait le geôlier de la petite sainte, pour qu’elle n’allât pas voler de ses propres ailes vers un autre nid. Et comme il était d’une intelligence très supérieure à sa criminalité, il souffrait malgré lui de cette abominable situation en désaccord complet avec son amour : la laisser son inférieure pour mieux la garder.

Il l’avait d’abord aimée mystérieusement, religieusement. Maintenant qu’il avait surpris le moyen de la séduire sans qu’elle pût s’en plaindre ou s’en scandaliser, il essayait de lui faire partager sa passion, d’obtenir son entier consentement. Il voulait l’amener jusqu’à lui par