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ta Lison dans nos bois, c’est pour le rencontrer ?

— Alors, si tu le sais, pourquoi me le demandes-tu ?

Il étend le bras pour atteindre, sur son bureau encombré de papiers d’affaires, un petit paquet.

— Je t’ai rapporté des bonbons, Félia, et si tu n’as pas pu manger ta génoise, je peux la remplacer.

Avec une vivacité de chatte qui flaire du lait, Félia le guette, de ses yeux redevenus normalement brillants.

Il sort du paquet un sac noué d’une faveur qu’il dénoue.

C’est une joie d’enfant, une joie très naïve, sincère, qui transforme la patiente, dont on ne devine guère que les instincts primitifs à travers les gestes imposés.

Elle croque les pralines en souriant, mais elle est prête à se rendormir de son demi-sommeil, si son tourmenteur insiste pour lui faire avouer ce qu’elle ne conçoit pas clairement. À vingt ans, Félia n’en