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parler un jour et pour lequel portrait il me faudra tout un volume, tant sa grâce bizarre, son étrange beauté moyenâgeuse me fourniront des documents psychologiques). La dame à la ferronnière l’avait tirée des mains d’un vivisecteur amateur et elle me l’a confiée : dépôt sacré, ô Puçon, malgré ton accent de comparse de réunion publique. Souris, c’est la chatte des anciens gardiens ; on se la repasse comme une consigne. Puçonneau et Souriceau, leurs filles, me sont restées pour compte… parce qu’on devait en faire un civet, paraît-il. J’ai dit que je n’invente rien. Je ne cherche pas le détail sauvage, qui souligne certains degrés de nos civilisations, je ne le répudie pas non plus quand il se présente…

Dans le pays que j’habite l’été, il y a des restaurants qui ont l’habitude de vendre des chats (écorchés, je suppose) aux mariniers pour leur cuisine ambulante… On avait commandé à mes anciens gardiens deux chattes bien tendres. J’ai eu vent de cette histoire, et je les ai sauvées de la casserole… fluviale.

Ah ! elles m’en ont fait des misères, celles-