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chat perdu… elle erre de porte en porte, avec les deux autres, étouffant dans leur panier !…

On ne songe plus ni à dîner, ni à chercher un autre hôtel ; l’homme qui a un gosse dont on veut couper les mains nous emmène d’autorité : « Monsieur, Madame, vous n’allez pas rester là. Demain, y fera jour. Il est près de minuit. Ça ne peut pas durer… » Nous allons. Je ne dis rien. Il n’y a rien à dire. C’est l’effondrement dans les promiscuités de la panique. Il aurait peut être fallu ne pas laisser la voiture au gouvernement… parce que, d’ailleurs, il n’y a plus aucun gouvernement. C’est la guerre qui gouverne !

Une petite mansarde proprette, où l’on est sans doute bien à quinze ans… mais… Je touche, de la main, la tabatière du toit d’où descend toute la chaleur emmagasinée par l’incendie du jour. Rien que cette fenêtre, d’un seul carreau, que nous avons peur de casser en l’ouvrant et… pas d’eau, sinon un très petit pot sur le lavabo, comme en province, un petit pot, de jolie tournure enfantine, pour jouer à se laver !