Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

38
ALFRED JARRY


ou six poètes, amis de Jarry), m’agaçait avec ses propos pantagruéliques et ses beuveries plus ou moins compliquées, je lui dis, d’un ton fort calme :

« Voulez-vous parier avec moi que vous ne savez même pas manger de la viande crue…, car j’ai ouï-dire que les singes sont frugivores !

— Eh ! Ma-da-me, vous non plus, sans doute, riposta le pince-sans-rire, car je tiens pour certain que les pintades n’ont pas, comme les poules, un goût prononcé pour les entrailles de lapin ! »

Ainsi commencé, le colloque sentimental devait aller plus loin. Et prenant à témoin la Briquette, bonne engagée à ne rien faire au phalanstère de Corbeil parce qu’elle y était commandée par tout le monde, je fis apporter deux côtelettes de mouton crues, fort appétissantes, ma foi !

« Eh ! Ma-da-me ! interrogea le père