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AU PHALANSTÈRE


Le phalanstère était une maison d’un quai de Corbeil que l’on avait louée à plusieurs pour y passer l’été. Il y avait donc, de temps en temps, joyeuse réunion dont le père Ubu était à la fois l’âme et le tourment. Ses amis : Pierre Quillard, A.-F. Herold, Marcel Collière, mon mari et moi, nous lui passions beaucoup de choses en faveur de son étourdissant verbiage. De ce verbiage, un de ses condisciples du lycée Henri-IV, M. C. Gandilhon Gens-d’Armes, dit : « Quand il ouvrait le robinet de sa verve, il semblait suivre la sarabande de ses mots mais non pas la diriger. Ce n’était plus une personne qui parlait, mais une machine habitée par quelque démon. Sa voix saccadée, métallique ou nasillarde, ses gestes courts de pantin articulé, son masque fixe, sa loquacité torrentielle et incohérente, ses trouvailles grotesques ou