Très bien. Toutefois, avant d’affirmer si énergiquement, M. André Thérive n’eût-il pas bien fait de se renseigner auprès des amis vivants de Jarry ; Jarry n’est point mort depuis si longtemps. Ce n’est pas Homère. Des poètes l’ont connu et précisément le prince des poètes, Paul Fort. Paul Fort nous a répondu tout de go :
— Je ne crois pas du tout à ces histoires. Voici dans quelles circonstances Ubu vint au monde. Nous étions trois amis d’Alfred Jarry, Charles Henry-Hirsch, Louis Ulmann et moi, qui le pressions de nous montrer cette pièce dont il parlait toujours. Il fallut aller chez lui, boulevard Saint-Germain, pour la voir. Nous nous trouvâmes en présence de cahiers d’écolier un peu vieillis déjà, et d’une écriture manifestement identique à celle de Jarry, quoique un peu plus jeune. Tout cela était