de Candale n’eût pas cette occasion d’acquérir de la gloire ; et l’autre, que je n’eusse pu me résoudre à servir sous un homme que je n’aimois pas alors et que cependant je vouîois servir.
Puycerda est au milieu d’une plaine, sur une éminence. Pour aborder les deux tiers de la ville, il y faut monter : l’on va de plain-pied à la troisième partie. La figure de la ville est ronde, hormis du côté de Livia, que la muraille fait un grand arc en dedans, au bout duquel est une porte : il y en a trois, quatre demi-lunes et un ouvrage à corne devant le château. Du côté que l’on monte à la ville, la muraille n’est que de terre et il n’y a point de fossé ; du côté que l’on y va de plain-pied, la muraille est moitié pierre et moitié terre et il y a un fossé de trois ou quatre pieds de profondeur ; les murailles sont toutes percées de trous pareils à ceux que font les maçons, et, pour toutes banquettes, il n’y a que deséchafauds, sur quoi l’on monte par des échelles. Il y a une palissade au pied de la muraille ; les demi-lunes sont de pierresliées avec de la paille, qu’ils appellent la Pied a ; en quelques endroits les maisons touchent à la muraille ; la terre y est fort aisée à remuer du côté de Vie. 11 y a un débris de faubourg qui peut faciliter les approches où je jugeois à propos de faire une attaque. Du côté et assez proche de la porte de Livia et du côté du château aussi, il y a de grands cavins fort larges et propres à mettre de la cavalerie à couvert : il y a un ruisseau qui entre dans la ville, qui est la seule eau qu’il y ait, et qu’il seroit fort aisé de détourner.
La plaine s’étend du côté de Villefranche jusqu’au col delà Perche et peut avoir deux lieues de long ; elle n’est pas de si grande étendue des autres côtés. Il y a deux rivières : l’une, qui est la Sègre et qui est fort petite en cet endroit, vient du côté de Campredon ; l’autre, qui est la plus grosse, vient du côté de France. Entre Livia et Puycerda il y a une fort belle prairie, et dans tout le reste de la
