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CORRESPONDANCE DE BUSSY-RABUTIN.

grasse, et le mien plus maigre, ce n’est ressembler qu’à nos désirs ; car vous savez bien que nous sommes à notre grand regret autrement. Elle s’appelle Marie, et moi Lucie ; c’est Beaubrun qui la peinte, et Juste, moi#1.

Pour les nouvelles, on ne dit point encore quelle ville le roi assiège.

Le tonnerre est tombé à Villeroi, et a brûlé la main de la maréchale.

59. — Bussy à madame de Gouville.
À Chaseu, ce … août 1667#2.

Si vous saviez, madame, combien vous me faites plaisir de m’écrire, cela vous encourageroit à continuer.

On dit que le roi a assiégé Lille. Quelque méchante que soit cette place, je crois qu’elle durera plus que madame de ***.

Je suis fort fâché de l’accident qui est arrivé à la pauvre maréchale de Villeroi. Le tonnerre en veut aux maréchales de France ; car vous savez ce qu’il fit à Rome à la feue maréchale (d’Estrées). Si vous ne le savez pas, madame, je vous dirai qu’il tomba dans sa chambre fort près d’elle, et qu’il lui fit l’office d’un barbier fort adroit en un endroit que je ne veux pas vous nommer#3.[1][2][3]

  1. Voy. l’intéressante Notice sur le château de Bussy-Rabutin, par M. le comte de Sarcus (Dijon, 1854, gr. in-8), p. 96. Les deux portraits y sont décrits avec leurs devises.
  2. Cette lettre est donnée avec la date du 10 août. La lettre à laquelle Bussy répond étant du 12, il y a erreur d’un côté ou de l’autre.
  3. Voy. Journal de Dangeau (édit. Didot) : février 1687, t.  II, p. 20, note de Saint-Simon.