Page:Rabutin - Correspondance, t. 1, éd. Lalanne, 1858.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
CORRESPONDANCE DE BUSSY-RABUTIN.
56. — Madame du Bouchet à Bussy.
À Paris, ce 1er août 1667.

La reine est toujours à Arras, où elle est serrée de près ; car il y a huit cents chevaux des ennemis aux environs qui font tous les jours des prisonniers.

Le roi a pris Oudenarde, le gouverneur et la garnison prisonniers de guerre. Nous n’avons eu à ce siège que d’Araucourt, volontaire, fort blessé.

Lille est assiégée du 8. Si la bonne fortune du roi continue, la Flandre est perdue pour l’Espagnol.

On vient de me dire que Courcelle[1] avoit été blessé à la tête, d’un coup de sabre.

Les ennemis font des courses jusqu’à Amiens et dans le Boulonnois. Il est si dangereux de passer ici où est l’armée, que Dourlens est rempli de gens qui attendent un convoi.

Monseigneur a été fort mal, mais il est hors de danger. Le maréchal de Gramont et le comte de Guiche sont partis pour aller en Béarn. Nous avions grand’peur que la comtesse, sa femme, ne fût du voyage, mais elle nous est demeurée.

57. — Bussy au comte de Gramont.
À Bussy, ce 5 août 1667.

Le sonnet que vous m’envoyez pour votre amie est joli. N’est-il pas de vous, monsieur ? Son estime pour moi mé-

  1. Le mari de la célèbre Sidonia de Lenoncourt. Voy. l’excellente édition des Mémoires de madame de Courcelles, publiés par M. P. Pougin (Bibliothèque elzevirienne).