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1667. — JUILLET

le ferai remarquer un jour. Cependant je ne désespère pas que le roi ne me fasse enfin justice et qu’il ne récompense mes services aussi bien qu’il a prétendu châtier mes fautes.

55. — Le comte de Gramont à Bussy.
À Paris, ce 29 juillet 1667.

Je vous écris de chez une dame qui sait admirer tout ce que vous m’écrivez, et en prose et en vers, monsieur. Elle a été charmée aussi bien que moi de votre sonnet pour le roi, et elle a défié un de ses amis, qui étoit avec moi chez elle quand je le reçus, d’en faire un pour elle sur les mêmes rimes. Quoiqu’il nous parut fort difficile de faire entrer bivouac dans les louanges d’une dame, il l’entreprit et en vint à bout. Je vous invite, monsieur, de la part de mon amie de faire de même. Elle me charge de vous mander qu’elle a bien de l’estime pour votre mérite, mais pour son nom, elle me défend de vous le dire.

Le roi a permis au comte de Guiche d’aller avec le maréchal de Gramont, son père, dans son gouvernement, au premier mot que le comte de Gramont en a dit au roi.

La comtesse de Guiche a été faite dame du palais de la reine, sans nulle sollicitation.

On ne sait ni on ne dit aucunes nouvelles du dessein du roi pour lequel il a fait prendre du pain pour cinq jours de marche.

La reine a fait son entrée à Douai. Castel Rodrigo a fait pendre le gouverneur de Courtrai et celui du fort de l’Escarpe pour ne s’être pas assez défendus à son gré. Il a refusé des passe-ports au comte de Guiche pour revenir en France. Celui-ci a mandé que si on les lui refuse une seconde fois, il se hasardera de passer lui sixième pour venir joindre M. son père, de là aller ensemble en Béarn.