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CORRESPONDANCE DE BUSSY-RABUTIN.

en état de venir prendre possession du coin de mon feu, comptant que l’hiver durera toute l’année.

32. — La duchesse de Montausier[1] à Bussy.
À Paris, ce 6 avril 1667.

Je reçois votre lettre, monsieur, en montant en carrosse pour suivre la reine à Versailles. Je vous aurois sans cela remercié plus tôt de l’honneur de votre souvenir qui me sera toujours très-agréable, en quelque temps qu’il vienne. Si le mien vous étoit utile, vous en recevriez souvent des marques ; mais pour de simples compliments, je me flatte de croire qu’ils ne sont pas nécessaires à vous persuader que je vous honore très-sincèrement, etc.

33. — Bussy au duc de Noailles.
À Bussy, ce 17 avril 1667.

Enfin, monsieur, c’est tout de bon que voici la guerre. On me mande cette nouvelle de tant de côtés et avec tant de certitude, que je ne saurois plus en douter, et sur cela j’écris au roi la lettre que je vous envoie. Je vous supplie, monsieur, de la présenter à Sa Majesté si vous jugez qu’elle ne lui soit pas désagréable. Si j’avois quelque chose de plus cher et de meilleur à lui offrir que mon cœur et que ma vie, je vous assure que je le lui offrirois volontiers, car mes disgrâces ne m’empêchent pas de l’aimer comme un maître adorable et de l’admirer comme le plus grand roi du monde. Pour vous, monsieur, qui m’avez témoigné

  1. Fille de la célèbre marquise de Rambouillet, née en 1607, morte en 1671. Voy. sur elle Tallemant des Réaux.