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1666. — OCTOBRE
17. — Bussy à mademoiselle d’Armentières[1].
À Bussy, ce 6 février 1667.

Je ne sais plus quand il plaira au roi de me permettre d’aller à Paris ; je veux vivre désormais là-dessus au jour la journée : cependant je m’amuse à embellir ma maison. Je fais un salon où je prétends mettre les portraits de mes bonnes amies. Je crois, mademoiselle, qu’il ne faut pas vous en dire davantage pour vous obliger à vous faire peindre. Mais ne croyez pas en être quitte pour cela ; il faut encore, s’il vous plaît, mademoiselle, que vous demandiez de ma part à madame la duchesse d’Orval[2] et à madame la marquise de Villeroy[3] leurs portraits. Si elles veulent de moi une belle lettre, par laquelle je leur ferai cette demande en forme, vous n’avez qu’à parler, sinon je garderai mes douceurs pour les remercier. Je jugerai de l’amitié que vous avez toutes trois pour moi par le temps que vous mettrez à m’accorder ma prière.

18. — Mademoiselle d’Armentières à Bussy.
À Paris, ce 12 février 1667.

L’homme propose et Dieu dispose. Je m’en aperçois par les projets que nous avions faits pour cet hiver. Mais puisque cela ne se peut, il faut s’accommoder au sort : au moins

  1. Henriette de Conflans. Elle mourut en 1712, à l’âge de 80 ans, sans avoir été mariée. Voy, sur elle et sur sa famille, Saint-Simon, t.  IX (édit. in-18), p. 52 et suiv.
  2. Anne d’Harville, fille d’Antoine, marquis de Paloiseau (ou Palaiseau), seconde femme de François de Béthune, duc d’Orval, fils de Sully, morte en 1716, à 90 ans. Voy. Saint-Simon, t.  XXVII, p. 43.
  3. Marguerite le Tellier, marquise, puis duchesse (1673) de Villeroy, morte en 1711. Voy. Saint-Simon, t.  VII, p. 180.