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pu lui consacrer plus de temps, développer plus à l’aise ses merveilleuses aptitudes, et donner un libre essor à sa Muse.

« Mais, comme il le disait lui-même, il fallait qu’il fût menuisier avant d’être poète ».

C’était un beau caractère, une personnalité bien sympathique que cet artisan-poète. Sa vie fut celle d’un homme probe et laborieux, d’un bon citoyen, et d’un patriote de la bonne école. Aussi est-ce une tâche agréable pour un biographe, que de la retracer.

Elle intéresse vivement, elle émeut même et l’on ne peut se défendre, en l’analysant, de plus d’une réflexion amère, si on la compare à celle du plus grand nombre de nos ouvriers d’aujourd’hui, chez lesquels l’esprit de révolte, la convoitise et l’irréligion ont étouffé en majeure partie les qualités de fond qui distinguaient leurs devanciers.

Alexis Durand, comme presque tous les jeunes gens de son temps, a payé largement sa dette à la Patrie. Il fit la campagne