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loureuse séparation. Il l’a fait avec son cœur, et a su trouver des accents pathétiques et d’un puissant lyrisme.

Son récit est d’une exactitude d’autant plus rigoureuse qu’il fut un des témoins de cette scène épique. On lit, en effet, dans une des notes de sa 3e Esquisse : « Quand Napoléon monta dans sa voiture, l’assemblée vivement émue, ne voyait pas à l’angle droit, et à l’intérieur de la grille, un pauvre soldat, son bonnet de police à la main, et sa pelisse de hussard tout humide de la pluie fine qui voltigeait dans l’air ; ce soldat était aussi de la Garde ; ses larmes ont coulé de concert avec celles de tant de héros ! Ce soldat, cet enfant de la vieille armée : c’était moi ! lecteurs, jugez si je dois m’en rapporter à d’autres sur le soin de décrire ce triste jour. »

Des poètes et des historiens ont décrit, depuis, ces tristes adieux mais aucun ne l’a fait dans des termes plus émus qu’Alexis Durand. Voici un extrait de son poème que nous regrettons, vu l’exiguïté de notre cadre, de ne pouvoir citer intégralement :

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Grille, cour des Adieux, vaste palais, tribune,
Qui vîtes s’achever cette grande infortune,