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La réserve s’élance avec force, avec rage,
Avec l’agilité d’un tourbillon d’orage ;
Et cette fois les chefs, ainsi que des lions
Ardents et déchainés, guident les bataillons.
En exploits désastreux la mêlée est profonde ;
Tels au sein des rochers grondent les flots amers,
Quand Éole en courroux a soulevé les mers.

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Quand ils eurent levé l’acier qui les déguise
On reconnut d’Enghien, Montmorency, de Guise,
Robert, Montluc ; alors une commune voix
Les invite à nommer la reine de leur choix.
Et belles de sourire à ce titre éphémére,
Pas une qui ne veuille en goûter la chimère.
Le Conseil éteignit cette rivalité
En nommant Angéline[1] à l’unanimité.
Le peuple en est ravi ; le monarque lui donne
Les rênes du coursier, le glaive, la couronne,
Et lui dit : “ Sur ma foi, chez les faibles humains,
Nul ne fut couronné par d’aussi belles mains ”.

(Esquisse III, page 98.)

Le vieux soldat de Leipsick, l’ancien sous-officier de hussards, qui revenait à Fontainebleau en 1814, quand Napoléon fit ses adieux à sa Garde, ne pouvait manquer d’accorder sa Lyre pour chanter cette dou-

  1. Pseudonyme sous lequel l’auteur désigne Diane
    de France.