Page:Rabourdin - Alexis Durand, Bourges, 1897.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 18 —

Et qui, traçant dans l’air de lumineux chemins,
Se déborde à flots purs sur le front des humains.
Donne à tout une forme, un mouvement, une âme,
Inonde l’Univers de ses rayons de flamme
Et verse la rosée aux bois, aux champs, aux fleurs.

(Esquisse II, page 43.)

Comme Jean Reboul, le boulanger-poète de Nîmes, avec lequel il eut des relations suivies, Alexis Durand affirme sa croyance en la Divinité. Sa Muse aime à chercher à travers l’immensité, et dans les harmonies des merveilles de la Création, cet Être suprême, mystérieux, qui dirige les mondes et qui, bien que voilé aux regards des humains, se révèle sans cesse à eux par la sublimité de ses œuvres.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mais je l’aime surtout ce palais où nous sommes,
Depuis qu’un nouveau culte a passé chez les hommes ;
Ici je puis au moins rêver en liberté,
À l’hommage qu’on doit à la Divinité,
Et soit que j’erre au front des hauteurs solennelles,
Trône de la pensée où l’âme prend des ailes ;
Soit que rendant le calme à mon esprit confus,
Je rêve solitaire au fond des bois touffus ;
Que j’admire le ciel, que j’effeuille une rose,
Toujours en mon cerveau la même idée éclose
A pour objet Dieu, l’âme et la religion..

(Esquisse II, page 56.)