Page:Rabourdin - Alexis Durand, Bourges, 1897.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 14 —

rimes généralement riches, et des descriptions touchées de main de maître. Il en est de ces dernières que ne désavoueraient pas nos poètes de premier ordre. Et disons, à son honneur, que sa modestie égalait son talent, ainsi que l’attestent les vers suivants :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Oh ! si j’osais prétendre à ce dernier rayon,
Dont le ciel anima les Muses d’Albion !
Si dans mon infortune un aimable génie
Daignait de mes accords seconder l’harmonie !
Au maître, au créateur de ce bel Univers,
Avec ravissement consacrant tous mes vers,
J’irais, je chanterais sur ma lyre inspirée,
Cette voix qui du haut de la voûte azurée
Commande au vaste empire et dirige le cours
Du torrent impétueux, et des nuits et des jours.
Mais, pareil à ces fleurs dont l’agreste nature
Orne le sol ingrat d’un vallon sans culture,
Mes chants mélodieux résonnent au hazard
Simples comme au hameau sans parure et sans art.

Certes ! c’est pousser la modestie un peu loin. Il nous semble, au contraire, que ses vers, pour ne parler que de ces derniers, sont fort élégamment parés.

Le chant III de la Forêt renferme un vers peu flatteur pour le chef-lieu de Seine-