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ture de quelques poètes d’élite, était arrivé à produire des œuvres remarquablement belles.


Alexis Durand était doué d’une imagination saine, ardente, et des plus impressionnables.

Comme tous les vrais poètes, il se passionnait pour le beau, le grand, merveilleux. Les vastes horizons, les pics neigeux des hautes montagnes, le spectacle imposant de la mer en furie, le vent d’orage gémissant dans les gorges de la forêt et courbant les cimes des vieilles futaies, toutes les sublimités de la nature, en un mot, le plongeaient dans de délicieuses extases, et procuraient à son âme une jouissance infinie qu’il savait rendre en des vers mélodieux et souvent admirables.

Il poussait jusqu’au fanatisme son culte pour Fontainebleau, et surtout pour « sa forêt » qui occupa une si grande place dans sa vie de poète et de rêveur.

Il l’aimait comme Ossian, ce barde écossais qu’il imite parfois, aimait ses montagnes abruptes et ses torrents écumeux du Scotland ; comme Pétrarque aimait sa Laure, comme notre grand Châteaubriand aimait sa mer bretonne et les bruyères de l’an-