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Un beau qu’elle a serré dans un tiroir ;
N’est-ce que pour l’admirer que Tintin
L’a sorti de sa boîte et pris en main ?
Non certes ! Soyez sûr que cet objet
Va servir à quelque nouveau projet.
Que vous disais-je ! Voilà qu’il dispose
Le boa près de la porte à demi close
De Kilabour et s’éloigne aussitôt.
Quel est son but ? Nous le saurons bientôt.
En effet, deux villageoises, passant
Devant la maison et apercevant
Le boa, furent prises de terreur
Croyant voir un serpent. Blanches de peur,
Elles s’enfuirent criant : « Au secours ! »
« Il y a un serpent chez Kilabour ! »
Tout le village fut vite en émoi.
« — Qu’y a-t-il ? — Un serpent ! Où ? — Qu’est-ce ? — Quoi ? —
« Un énorme serpent, je l’ons ben vu !
« Même qu’il voulait me manger tout cru ! —
« Faut le tuer, s’écria le plus brave.
« Allons-y tous, le danger est très grave. »
Et l’on s’arma de fourches, de bâtons
Afin d’en débarrasser le canton.
Puis on se rendit à l’emplacement
Où l’on avait signalé le serpent.
L’ennemi n’avait pas bougé de place.
À vingt pas la foule, manquant d’audace,
S’arrête devant le monstre hideux.
Sa vue fit trembler les plus courageux,



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