Page:Rabier - Anatole, 1935.djvu/9

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il était seul sur la terre et souffrait terriblement de cette solitude. Impossible de s’y méprendre, car les sanglots de la pauvre petite bête emplissaient les airs.

Anatole se trouva sur son chemin.

— Pourquoi pleures-tu, petit ?

— Parce que je suis seul sur terre.

— Sèche tes larmes. Un ami, ça peut se trouver ; et quand on est abandonné, rien ne soulage comme la présence d’un ami.

- Un ami ?… Qu’est-ce que c’est que ça ?

— Ecoute, petit ; et tu le sauras. Si tu veux comprendre, tu seras vite instruit : un ami, c’est celui qui permet de partager les joies comme les peines ; et quand on les partage, ces joies et ces peines, les unes sont plus grandes et les autres plus petites… As-tu compris ?

— Oui… et je veux être votre ami.

— Merci, petit. Alors, viens avec moi.