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Quand il eut bu tout ce breuvage, l’animal se laissa choir lourdement au pied du chêne, et, après avoir bâillé trois fois, il s’endormit d’un sommeil de plomb.

Son sommeil fut si lourd qu’Anatole, aidé de ses trois amis, put débarrasser de ses oripeaux un épouvantail à moineaux et en revêtir le dormeur.

Anatole, dont grande était la force, réussit même à passer à notre ours un pantalon, qui fut fixé à son corps par les bretelles empruntées au mannequin.

Toutenbec lui mit aux pattes une paire de pantoufles, et — histoire de rire un peu — on coiffa le dormeur avec la bassine.

Et, bien cachés, les quatre complices attendirent l’arrivée du dompteur.

Depuis deux jours, le bonhomme était à la recherche de son pensionnaire.

L’ayant rencontré à quelques pas de là, Anatole lui fit un signe et le conduisit au pied du chêne, afin de lui montrer l’ours en pleine cure de sommeil.