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Ayant ainsi triomphé, il abandonna son « matériel » improvisé pour se diriger vers ce chêne, abri préféré de ses nuits. En arrivant, il poussa un cri de joyeuse surprise : un tonnelet de salaisons odorantes l’attendait… là… sur cette herbe fraîche, s’offrant à lui… Le hasard soit loué… Au bout d’un quart d’heure, l’ours avait englouti toutes les salaisons ; mais il se sentit alors tracassé par une soif inextinguible. Vite, il se précipita sur la bassine remplie d’eau bien claire ; et, en quelques lampées, il la vida. Deux douzaines de pilules soporifiques s’étaient diluées… il avait tout bu…

Jamais pareille dose de somnifère n’avait été administrée d’un seul coup à un être vivant.