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Comme les fouines et les belettes rôdaient autour de ce brave Toutenbec pour lui enlever le moineau, le caneton parvint à soustraire à la voracité de ces sauvages le petit blessé en lui faisant traverser un étang sur son dos.

Anatole le rejoignit sur l’autre rive, et tout aussitôt, les deux amis s’employèrent à soigner leur pauvre moineau blessé.

Ils lui confectionnèrent un nid avec de l’herbe sèche. Toutenbec lava ses plaies avec de l’eau bien fraîche puisée dans l’étang, et puis Anatole demanda à l’oiseau ce qui pourrait être fait d’utile pour lui

— Ce que vous pouvez faire d’utile, mes bons amis ? D’abord sauver de la famine mes trois petits enfants.

— Où sont-ils, interrogèrent Anatole et Toutenbec ?

— Là, au faite de ce grand chêne… Vous n’aurez qu’à demander les trois petits du moineau Tartarin… Il y a longtemps qu’ils n’ont pas mangé.

Nos deux amis avaient le cœur serré. Ils regardèrent le chêne en question et durent convenir qu’il était difficile à un petit cochon et à un caneton de grimper jusqu’à la cime.

— J’ai une idée, dit Toutenbec…