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— J’espère que nous aurons le plaisir de vous revoir, petite Biscotte imprudente ?

— Mais c’est aussi mon désir… Au revoir, Monsieur le petit cochon… au revoir, Monsieur le petit caneton…

Et Biscotte reprit le chemin de sa maison, tandis que nos deux amis s’en allaient par un sentier près de l’orée d’un bois.

Tout à coup, leur attention fut attirée par un gémissement qui semblait venir de terre.

Ils se penchèrent et trouvèrent, couché dans l’herbe, un pauvre petit moineau blessé d’un coup de pierre. Son aile était brisée et une de ses pattes démise.

— Pauvre petit, soupira Anatole… Il a été touché par ce gros caillou que tu vois là ; et c’est encore quelque mauvais gamin qui a fait ça.

— Heureusement qu’ils sont punis, les enfants qui font du mal aux bêtes, répondit Toutenbec ; mais vite soignons ce petit oiseau.

Le caneton mit le blessé sur son dos et il prit le chemin du bois.

— Allons derrière les chênes de la clairière, dit Anatole… Nous lui trouverons un coin tranquille, et là, personne ne nous dérangera dans nos soins.