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Les terriers à lapins sont tous pourvus d’une entrée et d’une sortie. La souris le savait… Aussi, fut-elle rapide à se diriger vers la sortie pour être enfin à l’air libre.

Mais elle n’était pas — hélas — sauvée pour cela. Le chat qui rôdait dans les parages, eut tôt fait de retrouver sa piste ; mais, profitant de l’avance qu’elle avait sur lui, la petite rongeuse se dirigea vers les habitations qui bordaient la route.

C’est alors qu’au même instant que le chat, nos braves Anatole et Toutenbec virent la fuyarde. Ils flairèrent le danger qu’elle courait… Que faire par exemple ? Que faire ?

Un hasard providentiel les secourut : et vous allez savoir comment.

Anatole avait aperçu, près d’une maisonnette, un gros ballon d’enfant. Bien gonflé de gaz, ce ballon était retenu par une ficelle, maintenue elle-même au sol par une grosse pierre.

— Voilà une chose qui pourrait sauver cette petite souris… vite au travail, Toutenbec.

Aussi malin que son ami, le caneton avait compris. Il fit signe à la souris de se diriger de son côté. Il prit la ficelle dans son bec et maintint solidement le ballon pour donner à leur protégée le temps de passer son corps dans la boucle qui était placée à l’extrémité de la ficelle…

Et, quand le chat arriva près de son but, le caneton ouvrit le bec et laissa libre la petite corde.

La souris, qui y était suspendue, se trouva ainsi soulévée à trois mètres du sol et poussée au hasard par la violence du vent, qui, ce jour-là, était exceptionnelle.