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— Grâce à toi, je suis libre… Merci, mon bon ami… je te jure que tu n’auras pas à faire à un à ingrat.

— Tu vois, Anatole, qu’on a souvent besoin ! d’un d’un plus petit que soi, répondit finement le caneton.

Et voilà nos deux compagnons errant tranquillement à l’aventure… C’est si bon, la liberté.

Tout à coup, ils tombèrent en arrêt devant une scène qui les indigna.

Rampant dans l’herbe, un gros chat s’avançait vers une souris qui grignotait une noisette… Elle tournait le dos au félin ; et, de ce fait, son sort était fatal.

Anatole et Toutenbec se disposaient à sauter sur le chat quand ils virent une grosse taupe sortir de terre, se précipiter sur le chat et lui mordre la queue.

Le félin poussa un miaulement douloureux, la souris s’esquiva et la taupe disparut dans son trou, avant même que Toutenbec et Anatole fussent revenus de leur surprise. Toute cette scène s’était déroulée avec une rapidité surprenante.

— Brave taupe, s’écria le porcelet ravi. Il y a encore sur la terre de bonnes bêtes qui ont du cœur…

— Certainement, répondit Toutenbec, la Bonté anime encore plus d’êtres que l’on ne croit ; et si, dans ma courte existence, j’ai vu se commettre pas mal d’actes méchants, j’ai vu, par contre, de bien beaux gestes, accomplis simplement et de façon si discrète.