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Anatole, lui, se lamentait au fond de ce tonneau dont le couvercle supérieur avait été enlevé.

L’oie prit une perche longue d’au moins deux mètres, perche qui servait aux pêcheurs d’écrevisses ; puis elle glissa l’un des bouts sous le tonneau et l’appuya sur une grosse pierre, de telle façon que l’autre bout se trouvât dans le vide.

Une fois ce premier travail terminé, Margot se mit à marcher en équilibre sur la perche, dans la direction du bout qui flottait dans le vide.

Sous son poids, le bout qui était placé sous le tonneau souleva la prison d’Anatole, la bascula jusqu’au total renversement.

Tout ce manège, adroitement dirigé par Toutenbec, s’effectua dans la perfection.

Ainsi délivré, Anatole sortit du tonneau et prit la clé des champs, suivi par Toutenbec qui lui criait :

— Pas si vite, Anatole… pas si vite, mon ami… je ne peux pas te rattraper… j’ai des petites pattes.

Anatole, enfin, s’arrêta et Toutenbec le rejoignit. Ce fut une minute d’émotion.